À Vilnius, Volodymyr Zelensky confronté à la réalité diplomatique

La BBC ose une référence aux Rolling Stones et leur chanson "You can't always get what you want", "tu ne peux pas toujurs avoir ce que tu veux". Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky est venu à Vilnius en Lituanie avec de grandes attentes rappelle la chaîne britannique, notamment une invitation en bonne et due forme à rejoindre l'Alliance atlantique.

Il en repart avec une promesse formulée avec tout l'art du langage diplomatique : "Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies". Pas de calendrier précis donc, et la colère de Volodymyr Zelensky, furieux à l'idée que l'adhésion de son pays à l'OTAN soit "une sorte de monnaie d'échange pour les négociations d'après-guerre avec la Russie". Il a dénoncé une décision "absurde" et a même menacé de ne pas se présenter à la première session du sommet croit savoir le New York Times.

Une colère qui fait le plus grand bonheur de la propagande russe et qui a agacé notamment la délégation américaine. Le sommet a donc bien mal commencé, mais grâce à la diplomatie à l'œuvre, il s'achève avec un certain apaisement. Le président ukrainien rapporte chez lui certes pas un calendrier d'adhésion mais "plein de mots chaleureux" poursuit la BBC, et des promesses tangibles : un processus d'adhésion à l'OTAN écourté, la création d'un nouveau Conseil OTAN-Ukraine que Kiev pourra utiliser pour convoquer des réunions de l'alliance, ou encore et c'est peut-être le gain le plus important : de nouvelles garanties de sécurité sur le long terme de la part des pays du G7.

Mais toujours avec cette réalité diplomatique qui se rappelle à Volodymyr Zelensky, et ce commentaire pas passé inaperçu du ministre britannique de la Défense Ben Wallace qui a rappelé à la fin du sommet que ses alliés n'était "pas Amazon" quand il s'agit de fournir des armes à l'Ukraine, invitant ainsi Kiev à faire preuve de plus de "gratitude". La BBC y voit plutôt un "conseil franc d'un allié proche qui voudrait en fait dire que l'Ukraine devrait essayer de mieux comprendre les pressions politiques qui contraignent les pays qui lui accordent une aide militaire, en particulier les États-Unis".

A Vilnius conclut la BBC, l'Otan a choisi la prudence stratégique plutôt qu'une accélération automatique de l'adhésion de l'Ukraine. La réalité diplomatique c'est aussi et surtout les pressions politiques intérieures qui commencent à peser en Occident. Vous ne pouvez pas toujours avoir ce que vous voulez."

En Italie, les dix secondes qui font polémique

Les dix secondes d'agression sexuelle : "la palpata breve" qu'on pourrait traduire par "le bref attouchement". On apprend dans El Corriere de la Serra qu'un concierge d'Institut a été acquitté de l'accusation de violences sexuelles sur une élève de 17 ans, dont il avait touché les fesses sous ses sous vêtements.

Il a été acquitté parce que, résume la Reppublica, s'il a bien touché les fesses de l'adolescente, et bien "il ne l'a pas fait assez". Dans sa plainte, l'élève affirme que l'agression a duré "entre 5 et 10 secondes". Pas de quoi démontrer l'intention du concierge de l'agresser : Les juges soutiennent que la manœuvre était "maladroite et accidentelle", convaincus par la thèse de la plaisanterie.

L'affaire enflamment les réseaux sociaux italiens, si bien que nombre d'utilisateurs et d'influenceurs se sont filmés, main sur la poitrine, pendant dix secondes pour qu'on se rende bien compte ce que représentait cette durée. A l'origine de ce mouvement il y a l'acteur italien Paolo Camilli qui a posté sa vidéo en premier.

Le mouvement a été suivi par des milliers d'Italiennes et d'Italiens, relayé aussi par l'influenceuse Chiara Ferragni. Les vidéos sont particulièrement inconfortables à regarder mais c'est pourtant bien de cela dont il s'agit : une agression sexuelle de moins de dix secondes n'en serait pas une selon la justice italienne. L'étudiante agressée déclare dans El Corriere de la Serra se sentir "doublement trahie - par son école et par le système judiciaire."

La disparition de l'écrivain Milan Kundera vue de la presse tchèque

On pourrait imaginer une presse très chaleureuse en hommage à l'auteur tchèque, décédé hier à 94 ans. Or ce n'est pas si évident que ça. “Milan Kundera est mort”, se sont ainsi contentés de titrer sobrement certains grands sites d’actualité, comme Novinky ou Aktualne.

Plus élogieux dans le texte, le site Novinky estime que l'exil de Milan Kundera depuis 1975, la perte de sa nationalité tchèque, l'obtention de française puis la récupération de la tchèque en 2019 ou encore le fait que depuis les années 80 ses romans soit écrits en français ; "tout cela n'y change rien ; ses livres des années 60 et tout son travail ensuite en exil appartiennent à l'art tchèque".

La chaîne de télévision Ceska televize rappelle quand même "l'ambivalence du rapport que Kundera entretenait avec les Tchèques dont beaucoup aujourd'hui ne connaissent pas ou peu son œuvre". Nombre de ses romans écrits après son départ du pays sont en effet restés longtemps inaccessibles, soit parce qu'ils étaient interdits soit parce que Kundera lui-même empêchait leur traduction.

Le site tchèque Atknualne rappelle quand même que Milan Kundera avait fait don de presque toutes ses archives personnelles à la bibliothèque de sa ville natale Brno. Milan Kundera est mort alors que sa dernière apparition à la télévision datait de 1984,1986 pour sa dernière interview dans un journal. Aktualne rappelle qu'à l'instar de Gustave Flaubert, l'auteur voulait "disparaître derrière son travail et renoncer au rôle de personnage public".