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Dans la bande de Gaza, Israël poursuit ses frappes incessantes, la situation humanitaire reste critique

Le ministère de la santé du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes dans l’enclave avaient fait au moins 21 110 morts depuis le 7 octobre, dont 195 ces dernières vingt-quatre heures. Du côté de l’armée israélienne, 164 soldats ont été tués depuis le 27 octobre.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 décembre 2023 à 15h18, modifié le 27 décembre 2023 à 23h56

Temps de Lecture 4 min.

A la frontière de la bande de Gaza, le 27 décembre 2023, des volutes de fumée à la suite de bombardements israéliens sur le territoire palestinien.

Les frappes incessantes de l’armée israélienne sur l’enclave palestinienne assiégée se poursuivent, mercredi 27 décembre, en dépit des appels à un cessez-le-feu pour acheminer une aide humanitaire cruciale à la population gazaouie.

Des témoins ont fait état de frappes israéliennes et de combats au sol à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et de bombardements sur les camps de réfugiés de Maghazi et d’Al-Boureij, dans le centre. Dans le nord du territoire palestinien, de violents affrontements ont également eu lieu à l’aube dans le quartier de Cheikh Radwan de la ville de Gaza, et dans la ville de Jabaliya.

Le ministère de la santé du Hamas a annoncé que les opérations militaires israéliennes dans l’enclave avaient fait au moins 21 110 morts depuis le début de la guerre, le 7 octobre, dont 195 personnes tuées ces dernières vingt-quatre heures. Il a également fait état de 55 243 blessés. L’armée israélienne a, elle, déclaré que 164 de ses soldats ont été tués depuis le début de son offensive terrestre dans la bande de Gaza, le 27 octobre.

Emmanuel Macron a échangé avec Benyamin Nétanyahou

En début de semaine, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait annoncé une « intensification » des frappes d’Israël sur la bande de Gaza, tandis que le chef de l’état-major israélien Herzi Halevi a répété que le conflit « durera encore de nombreux mois ».

Lors d’un échange téléphonique avec M. Nétanyahou, mercredi, Emmanuel Macron a souligné la « nécessité d’œuvrer à un cessez-le-feu durable, avec l’aide de tous les partenaires régionaux et internationaux » à Gaza, selon un communiqué de l’Elysée. « À ce titre, la France œuvrera dans les prochains jours, en lien avec la Jordanie, pour mener des opérations humanitaires » dans le territoire palestinien.

Le président français a fait part au premier ministre israélien de « sa plus vive préoccupation face au très lourd bilan civil et à la situation d’urgence humanitaire absolue à laquelle était confrontée la population civile de Gaza », ajoute l’Elysée.

L’ONU nomme une coordinatrice de l’aide humanitaire

Des Palestiniens fuient la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, alors qu’elle est sous le feu des bombardements israéliens, mercredi 27 décembre 2023.

Cinq jours après l’adoption de la résolution de l’Organisation des Nations unies (ONU) exigeant l’acheminement « à grande échelle » de l’aide humanitaire dans l’enclave, où près de deux millions de personnes ont été déplacées – 85 % de la population –, les Nations unies ont annoncé mardi soir la nomination de la néerlandaise Sigrid Kaag au poste de coordinatrice de l’aide humanitaire et de la reconstruction à Gaza.

Mais malgré la résolution, aucune avancée significative n’a été réalisée ces derniers jours en matière d’aide humanitaire, et les négociations autour d’une trêve semblent être au point mort.

Selon l’agence Reuters, le coordinateur de l’équipe d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Sean Casey, a dénoncé mercredi un « bain de sang » dans l’enclave, soulignant que seules 20 % des infrastructures médicales sont encore en état de fonctionner. « Les hôpitaux ne reçoivent que des blessés souffrant de graves traumatismes, à une échelle assez difficile à imaginer. C’est un bain de sang, un carnage », a-t-il alerté.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a déclaré avoir pu livrer du matériel à deux hôpitaux mardi, dans le nord et le sud du territoire, a souligné dans un communiqué que la faim et le désespoir s’aggravaient dans le territoire palestinien.

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Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé la communauté internationale à prendre « des mesures urgentes pour atténuer le grave danger qui pèse sur la population de Gaza et compromet les capacités des humanitaires à aider une population souffrant de terribles blessures, de faim aiguë, et d’un risque grave de maladies ». « Des personnes affamées ont bloqué notre convoi dans l’espoir de trouver à manger », a rapporté l’OMS.

Mercredi, les télécommunications Internet et téléphoniques étaient toujours en cours de rétablissement après une nouvelle coupure la veille, selon l’opérateur palestinien Paltel, la quatrième depuis le début de la guerre. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré mardi avoir totalement perdu le contact avec ses équipes sur le terrain en raison de cette coupure, tandis que son réseau radio a été endommagé par un barrage d’artillerie israélien qui a touché son quartier général à Khan Younès.

« Notre peuple n’a [jamais] connu une telle guerre »

Des Palestiniens, déplacés en raison de la guerre entre Israël et le Hamas, installent des tentes de fortunes à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 26 décembre 2023.

En réaction à l’intensification des bombardements d’Israël sur la bande de Gaza ces derniers jours, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne – qui a cédé le contrôle de la bande de Gaza depuis 2007 au Hamas –, a fustigé mardi soir au micro de la chaîne de télévision égyptienne ON, « le plan de Nétanyahou [qui] est de se débarrasser des Palestiniens et de l’Autorité palestinienne ». « Ce qui se passe sur le sol palestinien ces jours-ci va au-delà d’une catastrophe et d’un génocide », a-t-il déclaré.

« Notre peuple n’a pas connu une telle guerre, même lors de la Nakba », a-t-il ajouté, en référence à la « catastrophe » que les Palestiniens associent à la création de l’Etat d’Israël en 1948, après laquelle 760 000 d’entre eux ont été contraints à l’exode pendant la première guerre israélo-arabe.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sous les bombes, Gaza menacée de famine

Alors que, en Israël, les familles des otages vivent dans l’angoisse, le ministre des affaires stratégiques Ron Dermer s’est entretenu mardi soir avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, au sujet de la libération d’otages, ainsi que d’une « différente phase » de la guerre, plus ciblée contre des chefs du Hamas, et du déploiement de l’aide à Gaza.

De son côté, l’émir du Qatar Tamim Ben Hamad Al Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve à la fin de novembre, s’est entretenu dans la nuit avec le président américain Joe Biden. Les deux dirigeants ont discuté des efforts nécessaires pour « arriver à un cessez-le-feu permanent », a affirmé la diplomatie qatarie. A la fin de novembre, une trêve d’une semaine avait permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens, et l’entrée à Gaza d’un important volume d’aide. Mais les efforts des médiateurs n’ont jusque-là pas permis de parvenir à une nouvelle pause humanitaire.

Par ailleurs, au-delà de Gaza, le spectre d’une extension du conflit plane toujours. En Cisjordanie occupée, un raid israélien a fait six morts mercredi matin, et de nombreux blessés dans le secteur de Tulkarem. Israël est aussi confronté à des attaques de groupes proches de l’Iran, soutiens du Hamas, comme le Hezbollah à sa frontière avec le Liban ou les rebelles houthistes du Yémen qui sévissent en mer Rouge.

Mercredi, l’Iran a par ailleurs menacé Israël « d’actions directes et d’autres menées par le front de la résistance », après la mort lundi dans une frappe en Syrie, qu’il impute à Israël, de Razi Moussavi, un de ses hauts gradés. Sollicitée, l’armée israélienne n’a pas confirmé l’information, disant ne « pas commenter les informations des médias étrangers ».

Le Monde avec AFP

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