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Quelle est la situation humanitaire dans la bande de Gaza ?

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Des Palestiniens déplacés rentrent chez eux et passent devant une maison détruite par une attaque israélienne à Khan Younis, pendant la trêve conclue entre le Hamas et Israël
Des Palestiniens déplacés rentrent chez eux et passent devant une maison détruite par une attaque israélienne à Khan Younis, pendant la trêve conclue entre le Hamas et Israël. /Photo prise le 24 novembre 2023/REUTERS/Mohammed Salem
MOHAMMED SALEM

GENEVE (Reuters) - Une trêve de quatre jours conclue entre Israël et le Hamas a débuté vendredi matin, prévoyant notamment une livraison accrue d'aide humanitaire à la population palestinienne massée dans des conditions dramatiques dans le sud de la bande de Gaza.

Les pénuries de nourriture, d'eau potable, de médicaments et de carburant servant notamment à alimenter les générateurs électriques n'ont cessé de s'aggraver ces dernières semaines malgré les cris d'alarme des agences de l'Onu, qui redoutent des épidémies.

Certaines parties du nord de l'enclave palestinienne assiégées par l'armée israélienne sont coupées du monde extérieur depuis des semaines, un "enfer sur terre" pour les civils qui s'y trouvent encore, selon un porte-parole des Nations unies.

Voici un aperçu de la situation humanitaire à Gaza, étroite enclave de 2,3 millions d'habitants gouvernée par le Hamas, que les Nations unies (Onu) jugent "catastrophique".

DÉPLACÉS

Le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) évalue à plus de 1,7 million le nombre de "déplacés internes" à Gaza, dont environ un million ont trouvé refuge dans au moins 156 centres d'hébergement temporaires gérés par l'agence de l'Onu pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Ces centres sont surpeuplés, accueillant jusqu'à quatre fois plus de personnes qu'ils ne le pourraient, des dizaines de milliers de Gazaouis ayant encore fui les combats et les bombardements dans le nord de l'enclave ces derniers jours.

Le sud de la bande de Gaza n'est pas non plus épargné par les frappes aériennes israéliennes, provoquant des victimes civiles et rendant l'accès à l'aide encore plus périlleux.

Faute de place à l'intérieur des abris, la plupart des hommes et des adolescents de sexe masculin dorment dans la rue aux abords des centres d'hébergement, selon l'OCHA.

HÔPITAUX

Aucun des hôpitaux du nord de Gaza ne fonctionne normalement en raison des bombardements et du manque de carburant. Selon l'OCHA, seuls huit des onze établissements du Sud sont fonctionnels et d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un seul peut réaliser des opérations chirurgicales complexes.

L'OMS a indiqué qu'Israël lui avait demandé d'aider à évacuer trois hôpitaux du nord de l'enclave et qu'elle tenterait de le faire "le plus tôt possible".

L'organisation a dit vendredi qu'une centaine de patients et de soignants se trouvaient encore à l'intérieur de l'hôpital Al Chifa, auquel l'armée israélienne a donné l'assaut la semaine dernière en accusant le Hamas d'y avoir dissimulé un centre de commandement.

Le nombre de naissances prématurées a augmenté de près d'un tiers dans la bande de Gaza au cours du mois dernier, alors que les mères subissent un stress et un traumatisme croissants, selon Oxfam.

LIVRAISON DE L'AIDE

Le passage de Rafah a rouvert ses portes pour une aide humanitaire limitée le 21 octobre et tous les autres passages vers Gaza restent fermés.

Au total, 80 camions transportant de l'aide humanitaire sont arrivés d'Égypte le 23 novembre. Une soixantaine d'autres étaient entrés dans l'enclave pendant la matinée de vendredi, selon les autorités frontalières de Gaza.

L'Egypte a déclaré que 130.000 litres de carburant seraient acheminés chaque jour à Gaza et que 200 camions transportant de l'aide entreraient quotidiennement dans l'enclave pendant la durée de la trêve.

EAU

Le carburant livré ces derniers jours a permis de faire fonctionner à nouveau certains puits et stations de pompage dans le sud de Gaza. La situation est beaucoup plus préoccupante dans le Nord, où l'usine de dessalement de l'eau et la canalisation par laquelle Israël fournit en temps normal à la population de Gaza environ 10% de ses besoins sont totalement à l'arrêt, selon l'OCHA.

Les stations de traitement des eaux usées ne fonctionnent pas à pleine capacité en raison des dégâts et des pénuries de carburant, et les eaux usées se sont répandues dans les rues près de Rafah ces derniers jours, selon l'OCHA.

CARBURANT

Après y avoir mis son veto pendant des semaines, Israël a autorisé la livraison d'une quantité limitée de carburant à Gaza via l'Egypte. Des camions ont acheminé 75.000 litres jeudi et Le Caire espère livrer 130.000 litres par jour jusqu'à la fin de la trêve.

Pour éviter qu'il ne tombe entre les mains des combattants du Hamas, le carburant est distribué par l'UNRWA pour permettre la distribution de nourriture ainsi que le fonctionnement des générateurs électriques dans les hôpitaux, les infrastructures de pompage et d'assainissement de l'eau, les centres d'hébergement et d'autres services essentiels.

(Rédigé par Emma Farge, version française Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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