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Gaza: les États-Unis opposent un nouveau «veto» à un cessez-le-feu «immédiat»

La situation à Gaza était une nouvelle fois ce mardi 20 février au cœur d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui devait s’exprimer sur une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat. Le texte a été bloqué par les États-Unis.

Le projet de résolution de cessez-le-feu a recueilli 13 voix pour, une abstention et une contre.
Le projet de résolution de cessez-le-feu a recueilli 13 voix pour, une abstention et une contre. AP - Seth Wenig
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Le projet de résolution, qui exigeait « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties », a recueilli treize voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre, celle des États-Unis. Il s'agit du troisième veto américain depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Porté par un groupe de pays arabes menés par l’Algérie après plus de trois semaines de discussions, le texte s'opposait aussi au « déplacement forcé de la population civile palestinienne », alors qu'Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où s'entassent 1,4 million de personnes dans le sud de la bande de Gaza. « Un vote pour ce projet de résolution est un soutien au droit des Palestiniens à vivre. À l'inverse, voter contre signifie un soutien à la violence brutale et à la punition collective qui leur est infligée », a commenté juste avant le vote l'ambassadeur algérien Amar Bendjama.

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Comme de précédents textes fustigés par Israël et les États-Unis, celui-ci ne condamnait pas l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre contre Israël. Les États-Unis avaient prévenu dès ce week-end que le texte algérien n'était pas acceptable. « Je comprends le désir du Conseil d'agir de manière urgente (...) mais ce désir ne peut pas nous aveugler face à la réalité sur le terrain, et ne peut pas saper la seule voie, je répète, la seule voie menant à une paix durable », a insisté mardi l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield. Premier soutien d'Israël, les États-Unis estiment en effet que cette résolution aurait mis en danger les négociations diplomatiques délicates sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d'otages.

Projet alternatif

Dans ce contexte, ils ont fait circuler un projet alternatif de résolution. Alors qu'ils s'étaient jusqu'ici systématiquement opposés à l'utilisation du terme « cessez-le-feu », mettant leur veto à deux textes en octobre et en décembre, leur version soutient un cessez-le-feu, mais pas immédiat, et sous conditions. Faisant échos aux récentes déclarations de Joe Biden, le texte évoque ainsi un « cessez-le-feu temporaire à Gaza dès que ce sera réalisable » et sur la base d'une « formule » incluant la libération de tous les otages. Le projet américain est d'autre part ferme sur Rafah, prévenant qu'« une offensive terrestre d'ampleur ne devrait pas avoir lieu dans les conditions actuelles ». 

« Le message envoyé aujourd'hui à Israël par ce veto est qu'ils peuvent continuer à faire n'importe quoi en toute impunité », a réagi l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, dénonçant le « bouclier » fourni par les Américains à Israël.

« Déception » chinoise

Le Conseil de sécurité, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'a pu adopter depuis le 7 octobre sur ce dossier que deux résolutions, essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : l'entrée de l'aide à Gaza reste largement insuffisante.

« Les États-Unis se sont encore une fois singularisés en opposant leur veto, rendant la situation à Gaza encore plus dangereuse. Les parties concernées, dont la Chine, ont exprimé leur forte déception et leur mécontentement », a réagi mercredi Mao Ning, une porte-parole de la diplomatie chinoise. « Le Conseil de sécurité doit agir au plus vite afin de promouvoir un cessez-le-feu et la fin des combats. C'est une obligation morale qui ne peut être repoussée », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse régulière.

(Avec AFP)

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